Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/174

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grands effets. Les soldats savoient qu’en se révoltant ils seroient encore mieux les maîtres de ce trésor.

Il est très dangereux de ne point payer l’armée: elle se mutine d’abord, et, par un nouveau malheur, 5 elle s’excuse, et on n’ose la punir.

Lorsque la totale diversité de loix, de manières et de mœurs, n’empêche pas (sic) les mécontents de passer d’une armée à une autre, les séditions sont moins fréquentes. Quand il ne peut y avoir de

10 désertion, les mécontents restent, cachent leur haine, ou la font éclater1.

282* (1737. III, f° 53 v°).—Je lisois dans la Cyropédie que Cyrus rejeta l’usage de ces chariots venus de Troye, dont on se servoit dans les combats, parce

11 que, pour un seul combattant, il falloit... hommes et... chevaux. En lisant ceci, je faisois cette réflexion: sans ces chariots de Troye, nous n’aurions pourtant pas eu le poème d’Homère, qui consiste tout dans les actions et les discours de ces héros, sur ces

20 chariots, par le moyen desquels ils sont toujours distingués de la populace de l’armée. Pour un bon poème épique, il est indifférent que l’armure générale soit bonne, pourvu que celle des personnages principaux le soit.

»5 De même, le système de la chevalerie.

283* (1809. III, f°82). — On mit le butin de Veïes entre les mains des questeurs, au mécontentement

1. Cela a été supprime du livre de la Force offensive.