Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/187

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vie. Elle punissoit de mort le maître même qui la leur auroit ôtée. Ils n’étoient pas citoyens ; mais ils étoient des hommes’.»

306* (1838. III, f° 102 v°). — Le Sênatus-Consulte Syllanien, à Rome, contre les Esclaves. — C’est à des 5 loix si sévères que l’on devoit à Rome ces actions de fidélité, de vertu, de courage, de la plupart des esclaves romains. Vous les voyez se tuer après avoir tué leur maître par son ordre. Mais la Loi les auroit fait mourir tout de même2. 10

307* (1782. III, f°72).—Esclaves affranchis. Multitude de nouveaux pauvres qui ne Tétoient pas auparavant. Ce fut une révolution que fit le Christianisme.

308* (1909. III, f° 143). — Femmes et Eunuques. — On a remarqué à la Chine qu’il étoit moins perni- i5 cieux que le Prince se livrât à ses femmes qu’à ses eunuques5. Quand il s’est une fois abandonné à ceux-ci, ils se rendent le maître de sa personne. Les abus et les excès de leur gouvernement font qu’on se soulève. Le Prince voudroit-il y remédier, il ne ao le peut plus : ses ordres ne peuvent plus passer au dehors. Cela forme des guerres civiles, et, si le parti opposé aux eunuques est vainqueur, le Prince est confondu dans la ruine des eunuques.

1. Voir si cette réflexion vient de moi ou de Diodore.

2. Voyez ici ces loix.

3. Voyez dans le père Du Halde un ouvrage du lettré TangKing-Tchuel, fait sous la dynastie des Mings.