Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/30

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nous possédons même la préface1. Mais, quant au règne de Louis XI, Montesquieu paraît n’en avoir traité que dans un chapitre de son livre sur l’histoire de France en général. Ce qu’il y eut de brûlé, ce ne furent que les matériaux qui servirent pour ce chapitre2. Le travail luimême, on le trouvera à la page 338 de ce volume.

VII

Il nous eût été facile de faire, dans les trois tomes des Pensées, un choix restreint de passages remarquables à la fois par la forme et par le fond. Ces extraits auraient rempli un volume de grosseur moyenne, s’adressant au grand public, qu’il eût charmé sans doute. Nous avons préféré, néanmoins, entreprendre une édition intégrale, sans, du reste, en méconnaître les dangers.

Nous n’ignorons point qu’on relèvera, dans les deux gros tomes que nous imprimons, plus d’un article insignifiant en lui-même. Mais l’ensemble des morceaux constitue un document tout à fait hors ligne. Quel est l’homme de génie dont, jusqu’à ce jour, on ait pu suivre le travail intérieur pendant trente à trente-cinq années de son existence? Pour Montesquieu, la chose devient presque aisée à l’avenir. Et nous espérons qu’une étude plus complète de son œuvre finira par découvrir à tous l’originalité et l’unité profondes et trop méconnues de ses conceptions morales et politiques.

Quand nous annonçons une publication intégrale, il ne faudrait point prendre le mot dans un sens absolu. Nous laisserons, par exemple, de côté quelques citations pures


i. Pensits (manuscrites), tome II, folio 83.

2. Œuvres complètes, tome VII, page 301.