Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/31

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et simples, que ne suit aucun commentaire1. A plus forte raison, n’imprimerons-nous qu’une fois les morceaux transcrits à deux reprises dans l’original. Nous nous permettrons même de très rares suppressions: celles d’un fragment par trop Régence et de deux ou trois phrases très libres, sans portée philosophique. Au contraire, pour les passages biffés dans les manuscrits, par l’Auteur luimême ou par quelque autre, nous n’avons pas cru devoir les omettre sans distinction.

Quelques-uns présentent, en effet, un intérêt véritable, soit qu’ils trahissent une impression passagère, soit qu’ils découvrent la suite d’un raisonnement ou les formes progressives d’une même idée. Nous les donnerons donc, mais entre deux astérisques, pour qu’on les distingue à première vue. Il y a même un fragment que nous reproduisons barré, afin de bien indiquer qu’il n’est qu’une boutade, dont Montesquieu eut regret dans sa modestie foncière.

Une autre question délicate qu’il nous a fallu résoudre est celle de l’ordre à adopter dans notre publication.

L’ordre des manuscrits serait d’un intérêt capital, s’il était strictement chronologique. Mais on ne peut méconnaître que les interversions et les intercalations abondent dans les trois volumes des Pensées. En outre, quelle fatigue pour les lecteurs que d’aller incessamment d’un sujet à un autre, sans lien et sans transition!

Donc nous soumettrons à un classement méthodique les 2,2oo et quelques morceaux que nous allons imprimer.

i. Voici, du reste, la plupart de ces citations, que nous n’aurions su où classer dans le corps de l’ouvrage:

Tome I, p. 3i6 (298). — San Pietro, portitore del Paradiso. — Cerbiro, da gli Antichi, era creduto esser alla porta del Inferno.

Tome II, f» 16 (926). — Jure perhorrui.

Late conspicuum tôliere verticem.

[Horace, Od., III, xvi, v. 18 et 19.]

Ibid. (927). — Virtuiem {ncolumem odimus;

Sublatam ex oculis quœrimus invidi.

[Ibid. ni, xxiv, v. 3i et 32.]

Ibid. (928). — Jam nec epes animi credula mutui.

[Ibid. IV, 1, v. 3o.]