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Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/418

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601* (224.1, p. 244). — C’est un principe bien faux que celui de Hobbes : que, le Peuple ayant autorisé le Prince, les actions du Prince sont les actions du Peuple, et, par conséquent, le Peuple ne peut pas se

5 plaindre du Prince, ni lui demander aucun compte de ses actions : parce que le Peuple ne peut pas se plaindre du Peuple. Ainsi Hobbes a oublié son principe du Droit naturel : Pacta esse servanda. Le Peuple a autorisé le Prince sous condition ; il l’a

i° établi sous une convention. Il faut qu’il l’observe, et le Prince ne représente le Peuple que comme le Peuple a voulu ou est sensé avoir voulu qu’il le représentât. De plus, il est faux que celui qui est délégué ait autant de pouvoir que celui qui délègue, et qu’il ne dépende plus de lui.

XX. DES DEVOIRS.

602*(125i. II, f° io3 v°). — Des Serments1. — Les serments tiennent lieu du gage que l’on est naturellement porté à donner pour la promesse : car on a

a0 toujours eu besoin de se procurer la confiance des autres. Ainsi on a fait souvent les conventions suivantes : « Si je ne fais pas ce que je vous promets, je veux perdre le gage que je vous mets entre les mains. — Si je ne fais pas ce que je promets, je veux que

25 mon ami s’en offense et soit contraint de vous ré

1. Ce sont des morceaux de mon projet du Traité sur le* Devoirs.