Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/519

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un extrait de l’Histoire de la Médecine de M. Freind, que les médecins dont il parle sont parvenus à une grande vieillesse. Raisons physiques: i° Les médecins sont portés à avoir de la tempérance; — 20 préviennent leurs maladies dans les commencements; 5 — 3° par leur état, ils font beaucoup d’exercice ; — 40 en voyant beaucoup de malades, leur tempérament se fait à tous les airs, et ils deviennent moins susceptibles de dérangements; — 5° connoissent mieux le péril ; — 6° ceux dont la réputation est 10 venue à nous étoient habiles; ils ont donc été conduits par des gens habiles, c’est-à-dire euxmêmes.

722 (88. I, p. 84). — Quant à la différente constitution, sitôt que l’on en parle, on se prend d’abord i5 aux épiceries, comme si elles étoient l’unique cause du mal ou une cause nouvelle.

Les Anciens avoient leurs épiceries, leurs ragoûts, comme nous; ils excitoient leur appétit, comme nous. 20

723 (671. I, p. 465). — Quelqu’un a dit que la médecine change avec la cuisine.

724* (1389. II, f° 2o1). — On a cru remarquer que, dans de certains pays, les maladies sont venues avec les médecins. Ce sont plutôt les médecins qui sont a5 venus avec les maladies. A mesure qu’on s’est écarté de la simplicité et de l’innocence des mœurs, les maladies sont venues. Dans une vie frugale, il y