Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/124

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une fausse pitié ; de façon qu’à force de vous plaindre ils exagèrent votre faute.

D’ailleurs, pour faire voir qu’ils ont plus de sagesse que vous, ils vous font paroître ou opiniâtres 5 ou incorrigibles, par les belles choses qu’ils disent de leur prévoyance, ou par les discours sages qu’ils prétendent vous avoir tenus.

Si vous attrapez un bon ridicule, comptez que c’est un de vos amis qui vous l’a donné : un autre ne s’en 1o seroit pas donné la peine ou ne l’auroit pas senti.

L’amitié est un contrat par lequel nous nous engageons à rendre de petits services à quelqu’un, afin qu’il nous en rende de grands.

1093 (2062. III, f° 342). — On parloit d’un bon mot ô dit contre quelqu’un. On demanda qui l’avoit dit. Je dis : « Ce ne peut être qu’un de ses amis, » et cela se trouva vrai.

1094(1o67. II, f° 65 v°). —Je disois sur les amis tyranniques et .avantageux : «L’amour a des dédom1o magements que l’amitié n’a pas. »

1095 (880. II, f° 4 v°). — Je dis sur l’affliction de Mad’ de L. : « C’est un principe de grandes maladies que la bonté du cœur. »

1096(28. I, p. 20). — Ceux qui s’attachent aux zi grands disgraciés dans l’espérance que le retour de leur fortune sera la leur propre se trompent extraor dinair’ement : car ils en seront oubliés si tôt que la