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Liv. XV. Chap. XII.

ter, sans trop de rigueur, l’incontinence des maîtres.

Je ne vois pas que les Romains ayent eu à cet égard une bonne police. Ils lâcherent la bride à l’incontinence des maîtres ; ils priverent même en quelque façon leurs esclaves du droit des mariages. C’étoit la partie de la nation la plus vile ; mais quelque vile qu’elle fût, il étoit bon qu’elle eut des mœurs : & de plus, en lui ôtant les mariages, on corrompoit ceux des citoyens.




CHAPITRE XIII.

Danger du grand nombre d’esclaves.


Le grand nombre d’esclaves a des effets différens dans les divers gouvernemens. Il n’est point à charge dans le gouvernement despotique ; l’esclavage politique établi dans le corps de l’état, fait que l’on sent peu l’esclavage civil. Ceux que l’on appelle hommes libres, ne le sont guere plus que ceux qui n’y ont pas ce titre ; & ceux-ci, en qualité d’eunuques, d’affranchis, ou d’esclaves, ayant en main presque toutes les affaires, la condition d’un homme