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Liv. XXI. Chap. IX.

Les rois de Syrie laisserent à ceux d’Égypte le commerce méridional des Indes, & ne s’attacherent qu’à ce commerce septentrional qui se faisoit par l’Oxus & la mer Caspienne. On croyoit dans ces temps-là que cette mer étoit une partie de l’océan septentrional[1] : & Alexandre, quelque temps avant sa mort, avoit fait construire[2] une flotte, pour decouvrir si elle communiquoit à l’océan par le Pont-Euxin, ou par quelqu’autre mer orientale vers les Indes. Après lui Séleucus & Antiochus eurent une attention particuliere à la reconnoître : ils y entretinrent[3] des flottes. Ce que Séleucus reconnut fut appelé mer Séleucide : ce qu’Antiochus découvrit fut appelé mer Antiochide. Attentifs aux projets qu’ils pouvoient avoir de ce côté-là, ils négligerent les mers du midi ; soit que les Ptolomés, par leurs flottes sur la mer rouge, s’en fussent déjà procuré l’empire ; soit qu’ils eussent découvert dans les Perses un éloignement invincible pour la marine. La côte

  1. Pline, liv. II, ch. lxviii, & liv. VI, ch. ix & xii. Strabon, liv. XI. Arrien, de l’expéd. d’Alex, liv. III, p. 74, & liv. V. p. 104
  2. Arrien, de l’expéd. d’Alex, liv. VII.
  3. Pline, liv. II, ch. lxiv.