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Liv. XIII. Chap. XI.

Les déclarations fausses n’emportent ni confiscation ni augmentation de droits. On n’ouvre[1] point à la Chine les ballots des gens qui ne sont pas marchands. La fraude chez le Mogol, n’est point punie par la confiscation, mais par le doublement du droit. Les princes[2] Tartares, qui habitent des villes dans l’Asie, ne levent presque rien sur les marchandises qui passent. Que si, au Japon, le crime de fraude dans le commerce est un crime capital, c’est qu’on a des raisons pour défendre toute communication avec les étrangers ; & que la fraude[3] y est plutôt une contravention aux lois faites pour la sureté de l’état, qu’à des lois de commerce.

  1. Du Halde, tome II, p. 37.
  2. Histoire des Tattars, troisieme partie, p. 290.
  3. Voulant avoir un commerce avec les étrangers sans se communiquer avec eux, ils ont choisi deux nations ; la Hollandoise, pour le commerce de l’Europe ; & la Chinoise, pour celui de l’Asie : ils tiennent dans une espece de prison les facteurs & les matelots, & les gênent jusqu’à faire perdre patience.