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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/100

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mêlaient de distinction, de politesse, de souvenirs inconscients d’une race ancienne et raffinée !

Je restais silencieux, je la considérais avec émotion, avec admiration, telle qu’une fleur d’un parfum unique.

Elle, au contraire, s’était mise à parler, d’abondance, et de tout son cœur, comme quelqu’un qui a toujours gardé le silence, et qui s’ouvre un jour, qui s’épanche, et laisse déborder son âme. Je l’écoutais avec délice. Elle me contait sa vie entière, son enfance, et comment elle avait grandi ici, seule à la pointe de l’île entre son père et sa mère… C’est sa mère qui lui avait appris à lire, à écrire et à compter, à coudre, à broder. Quand elle était toute petite, et qu’ils étaient encore sur le Continent, dans un grand château près de Vannes, elle avait une vieille nourrice, une bonne vieille qui lui faisait beaucoup de contes. Et elle avait un livre de