Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/104

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XI


J’étais dans mon lit, la nuit, au milieu du lourd silence du fort. J’avais les yeux clos, mais je ne dormais pas : le bonheur me tenait éveillé. Insomnie que je bénissais. Car j’étais encore avec elle… Anne ! Je ne l’avais point quittée. Nous étions à côté l’un de l’autre, sur le sable, dans cette anse étroite, et pour moi comme une baie du Paradis. Je respirais son parfum. Je baignais dans l’atmosphère divine que créait sa présence, tout devenait d’une beauté surnaturelle, tout rayonnait, tout était suave et harmonieux… Je la regardais : qu’elle était belle, et comme ses gestes étaient par-