Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/12

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fallait pas davantage pour rendre heureuse ma vingtième année robuste, avide de grande nature.

Comme j’avais écrit, à la louange de Chausey, quelques pages remplies de ce bonheur, et qui sentaient le sel et le varech, je reçus une lettre de Marcel Schwob, qui disait que certes Chausey était bien, mais que dans l’Atlantique il connaissait quelque chose de mieux encore, de plus isolé, de plus curieux : Hoedic et Houat.

Jamais je n’en avais entendu parler.

Pendant des années je rêvai aux deux îles qui avaient pu toucher ce grand rêveur. J’en visitai bien d’autres, — car les îles m’attirent — au hasard des voyages : et Groix, et Sercq, et Porquerolle, et Ischia… et les plus arides, les plus pierreuses, les plus perdues en mer, les plus oubliées du monde, mais je pensais toujours à Houat.