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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/144

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épaules. Phœbé la douce éclairait ses grands yeux pleins de trouble.

Je m’étais redressé. Je l’avais prise dans mes bras. Nos bouches s’étaient unies dans un baiser ardent, profond, passionné. Je sentais son corps contre le mien, sa forme et sa chaleur. Je respirais son odeur. Sous mon baiser, elle gémissait, elle roucoulait, elle se pâmait. Elle était toute à moi. Et la nuit merveilleuse avait répandu tous ses charmes, distillé tous ses philtres, fait brûler tous ses parfums pour nous, pour le couronnement de notre amour. L’ivresse m’envahissait, ma tête bouillait, j’étais fou, bientôt je n’allais plus pouvoir me dominer…

Enfin, par un effort violent, terrible, je me suis repris, j’ai descellé mes lèvres des siennes, ce corps qui ne faisait presque plus qu’un déjà avec le mien, je l’ai écarté. J’ai repoussé Anne, mon amour, mon adoration, ma bien-aimée !… Elle a soupiré, elle m’a