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— C’est du poisson que mon père m’a dit de porter.
Elle parlait lentement, puérilement, détachant chaque syllabe.
— Et quel âge as-tu ?
— Cinq ans.
— Et comment t’appelles-tu, petite fille ?
— Fran-ci-ne Bi-hic.
— Moi, sais-tu comment je m’appelle ?
Elle me regarda :
— Vous, vous êtes le monsieur du grand fort…
— Qu’est-ce que je fais ?
— Vous allez tous les jours par là…
De sa petite main, elle désignait, en effet, la direction de l’anse où je rencontre Anne le matin.
Ainsi il y a d’invisibles petits yeux qui nous voient, car si cette mignonne m’a vu, elle a dû voir Anne aussi. Et d’autres enfants nous ont vus sans doute comme elle. Ils par-