Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/149

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les maisons. Je jetais un regard d’amitié sur les petits jardins, m’amusant du porc à l’engrais vautré dans sa bauge, du chapelet de poissons séchant sur le mur, du linge étendu, des filets, du chat noir pelotonné et à l’affût…

La fille de Toussaint, Germaine, était sur sa porte, son poupon sur les bras, comme d’habitude. Je m’arrêtai, je fis un brin de causette avec elle : elle ne me parut nullement changée. Je vis Toussaint et la mère Leblanc. Je passai chez la bonne sœur acheter du tabac. J’emmenai Yvon prendre un verre à la cantine… Chacun avait avec moi exactement les mêmes façons qu’auparavant. Sûrement, on ne savait rien encore au village. Francine Bihic n’avait rien dit. Elle était encore trop petite pour comprendre ; elle n’avait pas encore l’âge de la curiosité et du bavardage. Et le hasard bienveillant avait peut-être voulu qu’elle seule eût surpris quelque chose. N’importe, c’était là un sérieux