Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/171

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dû s’interdire. Me fuir ? Mais elle était sans force…

Depuis la nuit où je l’avais repoussée, elle avait compris que nos baisers, cela était mal. À présent, quand je voulais l’embrasser, d’abord elle se défendait, et puis, ensuite, elle me baisait avec une fougue désespérée.

Et personne qui pût la conseiller ! Elle n’avait que moi… Ce que je faisais était bien fait pourtant : si je le faisais, cela devait être fait… Alors, pourquoi, par cette nuit si belle, lorsque je la tenais si étroitement serrée dans mes bras, l’avais-je écartée brusquement, tout à coup ?…

Elle ne savait plus. Elle n’était plus sûre de rien. Elle entrevoyait quelque chose de blâmable, de honteux même, dans l’amour. Elle me craignait. Elle se demandait si elle m’aimait encore. Mais moi je savais bien que nous nous adorions.