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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/176

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commérages, sottise, bassesse humaine. Je réfléchissais.

J’aimais Anne de tout mon être. Il n’y avait plus maintenant pour moi d’existence possible, imaginable, en dehors d’elle ; nous étions unis pour toujours ; je ne concevais mon existence que liée à la sienne ; sans elle, je ne voyais plus rien. Plus d’avenir ; la nuit ; la mort…

Il fallait qu’il se créât entre elle et moi un lien solide, indestructible.

J’étais seul. Elle était celle que toujours mon âme avait obscurément, inconsciemment cherchée, à la poursuite de laquelle j’étais allé sans cesse, secrètement, depuis la première minute de mon âge viril… Mon idéal trouvé, le complément de moi-même enfin rencontré…

Il fallait qu’elle devînt ma femme. Elle l’était, puisque nous formions, elle et moi, de toute évidence, le couple, le couple désiré