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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/177

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par la nature, voulu par Dieu. Cela, je l’avais pressenti, je l’avais deviné, je l’avais vu dès le premier jour.

Mais aujourd’hui, en face des faits que j’examinais d’un esprit net et précis, je cherchais le moyen d’en tirer une réalité exacte, concrète, située dans le monde, enregistrée, indiscutable.


Il fallait qu’elle fût ma femme. Ma femme devant Dieu et devant les hommes… Tout mon être me le criait. Voilà pourquoi je la respectais obstinément ; quand elle s’abandonnait à moi tout entière, avec candeur, suivant le vœu de son instinct, tombant dans mes bras, haletante et les yeux fermés, appelant de tout son désir le couronnement de mes baisers, je la repoussais ; je voulais qu’elle fût ma femme. Je ne voulais point la prendre, et puis partir… Il fallait qu’elle quittât l’île avec moi. Et alors j’épouserais celle que j’avais choisie. Je pos-