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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/194

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— As-tu bien réfléchi, mon petit amour ? Es-tu bien sûre de vouloir partir ?

Je la serrais contre moi avec une tendresse infinie.

— Ne me le demande plus, je t’en supplie, répondit-elle en tremblant. J’ai bien réfléchi. Je sais ce que je fais. Je veux partir avec toi.

La matinée était grise, l’air un peu aigre. Ils avaient fui, nos beaux matins d’été ! Une détresse vague enveloppait toutes choses : la mer et les rochers.

Anne avait posé sa main sur le cou de Laouen, elle caressait sa chèvre machinalement.

— Si tu savais quelle nuit j’ai passée, disait-elle. Comment veux-tu que je reste ici, maintenant que je te connais ?… Si tu dois partir, comment demeurerais-je ? Tu es devenu tout pour moi, le reste ne compte plus. Je n’ai presque pas dormi. Mais un ins-