Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/211

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presque avec bonheur, comme un croyant sans doute écoute un prêtre.

Yvon ! je ne m’étais pas trompé sur toi !

Ah ! mon ami, tu pouvais m’entendre !

Il était touché. Il était ému. Il comprenait qu’il y avait quelque chose de plus grand et de plus puissant que les conventions sociales, qu’elles n’étaient rien, que la vérité était au delà.

Cependant, je lui expliquais que mon départ d’Houat avec Anne, c’était l’unique solution possible. Je définissais mes scrupules, mais j’exposais mes raisons : M. de Kéras me refuserait la main de sa fille. Alors ?… Nous ne pouvions plus vivre l’un sans l’autre : il nous fallait donc quitter l’île.

Il n’hésitait plus ; il était convaincu. Maintenant il pensait comme moi, il m’approuvait. Il se disait que j’avais raison, que j’agissais bien. Il était sûr, lui aussi, que le maître souverain des hommes, c’est l’amour.