Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/29

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— Non. Il avait un canot, mais il l’a vendu. Ils élèvent des chèvres ; ils veulent faire une race, je ne sais pas quoi… Et puis ils ont de la volaille.

Je levai mon bol à deux mains, j’avalai la dernière goutte de mon café. Là-dessus je me mis debout et je m’approchai du lit. Je pris le journal, le Gaulois, qui était sous bande et je lus tout haut : « Madame la comtesse de Kéras. Château-fort du Goabren, île de Houat, Morbihan. »

— Alors ils habitent un château-fort ?

— Un château-fort !… s’écria la mère Leblanc. C’est un vieux fortin abîmé. Il y en a deux dans l’île, l’État les a vendus pour rien. Ça ne servait pas. Je crois bien qu’il l’a payé trois cents francs, son château-fort… Mais, dites, monsieur, vous voulez vous passer un peu d’eau sur la figure ?

Elle m’a préparé une cuvette au bout de la table… Je me débarbouille.