Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/30

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Toussaint entre. Il me dit bonjour. Il n’est pas content : aujourd’hui impossible d’aller à Hoedic où il a des lettres à porter. Calme plat et courants contraires… L’île d’Hoedic est toute voisine, c’est la jumelle d’Houat… Toussaint est là avec son fils, Yvon, un grand gars de dix-huit ans, déluré, à la physionomie ouverte. Ce gamin-là, parti à seize ans, a déjà fait le tour du monde.

Il me plaît et je sors avec lui.

Nous voilà dans le village. On y est affairé : on bat le blé. Au milieu des maisons, trois chevaux tournent en rond dans des pistes de paille sur des bâches étalées ; on ramassera le grain ensuite. Les femmes font le travail ; de la langue elles excitent les chevaux qui vont sans s’arrêter, d’un pas machinal.

Propre, le village. La plupart de ses petites maisons sans étage sont crépies de neuf.

Je veux voir le chemin que nous avons fait hier dans la nuit. Nous descendons à la grève.