C’est là que Toussaint m’a débarqué sur son dos au clair de lune… Cinq ou six tonneaux se trouvent de-ci de-là, sur le sable.
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Le vin du recteur, me répond Yvon.
Il paraît que c’est le recteur qui tient la cantine. Il vend à boire aux hommes. Il est d’usage à Houat que les hommes aillent manger à la cantine ; ils apportent de la maison une assiette avec leurs pommes de terre et leurs poissons, ils s’assoient et ils mangent ensemble en prenant une chopine. C’est une réunion : on cause, on se dit les nouvelles, on voit ceux qui sont allés sur le continent… Ses tonneaux, le recteur les envoie remplir de cidre ou de vin à Auray sur son bateau, le Grand-Saint-Gildas.
— Si on y montait, à la cantine ?… dis-je à Yvon.
— Y a point d’hommes à c’t’heure-ci…
Nous y allons quand même.