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Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/39

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mes poumons de cet air incorrompu, immaculé, qui ne circule qu’entre le ciel et l’océan, qui connaît à peine la terre. Je m’emplis en même temps de cette beauté, de cet éloignement, de cette solitude. La mer, la mer, tout alentour la mer. Un calme profond. Le silence.

Mais le vieux qui est debout à mon côté, et qui en même temps que moi a regardé autour de nous, ne peut pas rester longtemps sans parler :

— Vous avez vu le moulin ? demande-t-il. Et il me désigne, de son doigt tendu, les ailes du moulin… Ils y portent chacun leur blé à moudre, puis ils font leur pain chacun chez eux…

— Pas un arbre, dis-je tout haut, en me parlant à moi-même.

— Pardon, monsieur, fait le brave homme. Et il me montre, en effet, dans le village, à côté d’une maison, un arbre… Oui, c’est le