seul de l’île. Il se trouve dans le jardin du recteur. On peut le voir…
Je le remercie, je m’éloigne. J’avance à travers la lande. En somme, rien n’est cultivé : à peine quelques carrés à proximité du village, mais quand on a marché dix minutes, c’est le sol inculte, naturel, tel que l’ont fait les saisons, tel que l’ont modelé la pluie, le soleil et le vent. De cette île petite, il n’y a qu’une infime partie, qui soit peuplée, habitée, marquée par la vie humaine. Le reste est libre, le reste semble aussi vierge, aussi pur, aussi primitif que l’océan qui entoure l’île. Le sentiment de cette indépendance, de cette naissance, me grise, mon cœur se gonfle ; j’ai envie de jeter des cris, de pousser un chant sauvage… Seul ! seul ! loin des hommes ! Non, je n’irai pas aujourd’hui au Goabren ! Je marche droit au rivage.
J’arrive aux rochers, de beaux rochers