Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/90

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux yeux immenses, clairs et profonds comme le ciel, me frappaient, ainsi qu’une bouche fraîche, puérile, et dont la lèvre supérieure avançait un peu, mobile et sensible. Du chapeau de Fleur-des-Bois, des boucles blondes s’échappaient. Elle ne faisait pas un mouvement, mais elle me regardait avec une attention, une gravité surprenantes.

Enfin je lui tendis la main pour l’aider à descendre. Elle s’y appuya et sauta légèrement sur le sable. Puis elle fit quelques pas dans la direction de ma toile qu’elle examina curieusement, ainsi que mon chevalet, mes pinceaux et toute mon installation. Là-dessus elle reporta les yeux sur moi d’un air intrigué, et demanda vivement :

— Que faites-vous donc ?

Je répondis :

— Je peins.

Elle fronça les sourcils, se mordit la lèvre, parut chercher, et reprit :