Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/91

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— Qu’est-ce que c’est ?…

Je la regardai avec stupeur, en m’écriant :

— Vous ne savez pas ce que c’est ?

— Non…

Je lui expliquai qu’avec mes pinceaux, à l’aide des couleurs qu’elle voyait sur cette palette, j’essayais de reproduire l’aspect des choses.

Elle semblait fort intéressée. Elle réfléchit une seconde, puis elle dit :

— Pourquoi faire ?

Je demeurais interdit, mais elle était penchée, attendant ma réponse :

— Pourquoi faire ?… Pour m’amuser… fis-je.

Elle se mit à rire. Puis elle examina mon tableau, reconnut la mer, mais ne dit mot.

À présent, appuyée contre un rocher, elle laissait ses regards errer sur les eaux. J’avais dans l’oreille le son incroyablement pur de sa voix, je l’écoutais se prolonger en moi, puis