Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/18

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Quand on pense que mon cousin, qui a, je crois, vingt-cinq ans, était si près, si près de la grosse présidente Jonzac, qu’il aurait pu poser son assiette dessus s’il avait voulu ! J’étais outrée. On ressentait une chaleur telle que, ne pouvant supporter de rester à table, j’allai un instant dans le fumoir, sûre qu’on ne m’y dérangerait pas. Croirais-tu qu’au moment où je déboutonnais le dernier bouton et où je commençais à m’éventer, la fenêtre ouverte, mon cousin Jacques entra en chantonnant, et, me voyant croiser mes deux mains sur ma poitrine, s’écria en se moquant :

— Bah ! ma cousine, tout ce que l’on cache ne vaudrait certainement pas la peine d’être servi sur un plat d’argent.

L’insolent ! Je ne pouvais cependant pas lui prouver que c’était précisément parce que ça en valait la peine, que je le gardais pour le Saint-Esprit. Ennuyée de cet incident, je remontai au premier étage. Imagine toi qu’en passant dans un couloir, j’entendis sœur Perpétue, no-