Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/21

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— Jésus, Maria ! criai-je en désespérée.

— Pardon, Mademoiselle, mais cette chambre étant la mienne, je ne pouvais savoir… M’expliquerez-vous, au moins, comment il se fait que j’aie le bonheur de vous y posséder ?

Le bonheur de m’y posséder… Je m’empresse de lui raconter que si je suis là, c’est qu’il s’agissait pour moi de sauver à tout prix les diverses parties de ma personne de la profanation de tous les regards. Et, prompte comme la foudre, je pensai alors : — Sauvons, du moins, ce qui est pour le divin pigeon, si nous ne pouvons sauver le reste. — Alors, je m’empressai de remonter ma couverture sous mon menton.

Mais ce fut lui qui me répliqua avec un grand sérieux :

— Rassurez-vous, Mademoiselle, je ne tiens nullement à enlever le voile que vous étendez sur… « les délices de l’Esprit-Saint ».