Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/23

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l’autre bout de la chambre, sommeillait de son côté.

Je ne sais pourquoi, deux ou trois heures après, je ressentis je ne sais quel trouble, quelle émotion… J’étais seule, et cependant il me sembla un instant que quelqu’un m’avait parlé. Te dire la singularité de l’émotion, et la nature du plaisir, je ne l’oserai jamais. J’en vins à penser que ce devait être un rêve ; car… mon Dieu, comment m’expliquer ?… Enfin, figure-toi que le plaisir m’advint précisément du côté de… mon intransigeance. Je n’aurais jamais soupçonné que quelque chose… d’amusant… pût surgir par là. Ce qu’il y a de certain, c’est que notre mère a complètement oublié de m’enseigner ce singulier phénomène. — Peut-être, me répétais-je, est-ce parce que j’ai défendu si hardiment « les délices de l’Esprit-Saint » qu’il m’en récompense en s’occupant de cette partie de sa créature qui ne doit pactiser avec personne.

Le plus surprenant, ce fut quand mes