Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/24

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« délices » et ma « bassinoire » répondirent comme à des appels réitérés et s’entendirent dans un accord de complicité admirable pour faire éprouver à mon intransigeant… des choses sur lesquelles je ne comptais absolument pas. Bientôt il n’y eut qu’un concert effréné de chaque région de mon corps, et aucune de celles nommées par notre mère supérieure n’oublia de vibrer dans le jeu harmonique et ensorcelant des régions les moins soupçonnées, au point que je ne sus en réalité de quel côté partait le plaisir ; je crois qu’il naissait de tous les côtés à la fois. Du reste, ma chère, il me fut facile de me rendre compte de la vérité ; car la singularité de ces sensations paraissait dépendre d’une sensation antérieure qui, un instant avant, les avait soudain invitées, entraînées ; après, les autres s’étaient montrées promptes à la riposte, sans avoir besoin d’y être sollicitées… Enfin, à l’étrangeté du plaisir succéda une telle prostration, que je me rendormis. Et le jour flam-