Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/25

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boyait à mes paupières, quand je me réveillai ; tu comprends que le vicomte disparut certainement dès l’aube.

Malgré mes occupations, cette nuit, cette nuit merveilleuse, hallucinante, extraordinaire, hantait si vivement mes souvenirs, que je ne pouvais cesser d’y penser.

Dans la journée, je m’aperçus que le jeune Edgard de Juvisy prenait quelque complaisance à me regarder. J’éprouvais tant d’affectueuse attirance vers lui ; je devinais si complètement qu’il devait être mon allié que, dans un moment de courage, je lui fis signe d’approcher ; ce à quoi il s’empressa d’obéir.

— De quoi s’agit-il. Mademoiselle ? me demanda-t-il très-respectueusement.

— Monsieur, lui répliquai-je, vous êtes le seul de tous ces messieurs à qui j’ose adresser la parole ; car vous êtes bon, vous êtes pieux, vous avez une élévation d’idées qui…

]c m’arrêtai dans l’énumération de ses