Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/26

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qualités, en le voyant baisser les yeux par modestie.

— Achevez, Mademoiselle, achevez, de grâce ! murmura-t-il en me coulant un regard qui dégrafa mes vêtements de la nuque à la pointe des pieds.

— Eh bien. Monsieur, je voudrais que vous me répondissiez franchement.

— Sur quoi, Mademoiselle ?

— Sur un sujet tellement inattendu, tellement surprenant…, que, peut-être, vous n’y avez jamais pensé.

— Tant mieux. Mademoiselle ! j’aurai le plaisir de l’approfondir avec vous.

Et il se rapprocha si près de moi que, sous je ne sais quelle bizarre association d’idées, la sensation de la nuit précédente me courut à fleur de peau. Comme je gardais le silence, il poursuivit :

— Ne voulez-vous point m’informer de ce qui vous inquiète, de ce qui vous tourmente ?

Que sa voix était douce et enivrante ! ce n’est pas mon confesseur, le P. Ventru,