Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui déployait une si délicieuse façon de m’encourager à l’aveu d’une faute ; il me criait, au contraire :

— Allons, allons, ma fille, est-ce que vous comptez me faire coucher ici ? Du courage, et enlevons cette confession vigoureusement.

Non, mille fois non ! Cet organe, d’une suavité pénétrante, ne pouvait offrir aucun rapport et supporter aucune comparaison à côté de la grosse voix des hommes vénérés que, toi et moi, avons tant de fois entendue résonner sous les murs saints de notre couvent. Alors, levant les yeux vers le vicomte, je pris le parti de lui demander, d’une façon détournée, si, par hasard, certains rêves… assez agréables ne le hantaient pas quelquefois l’espace d’une journée, au point de ne les pouvoir chasser de sa mémoire.

Il m’avoua aussitôt qu’en effet, cela lui arrivait souvent ; et, pour m’épargner la peine de lui en expliquer davantage, il reprit :