Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/65

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« Mon révérend, — disait la lettre, — je souhaite qu’en élevant entre vos mains vénérées cet objet précieux, vous daigniez m’accorder la situation que je désire tenir en votre esprit. Je serai près de vous, par la pensée, chaque fois que vos doigts consacrés effleureront le saint métal qu’avec respect j’ai fait travailler pour l’usage et la pratique que j’espère vous en voir faire quotidiennement. Je vous en prie, ne vous servez pas d’un autre calice que celui-ci ; prenez-le, du moins, de préférence à aucun autre. J’ai cette pieuse jalousie de désirer que le vase, consacré sous vos pratiques augustes, vous soit sans cesse présent à la mémoire, comme un symbole consolateur. Buvez, ô mon révérend père ! buvez, dans ce vase que je vous présente, la vie que je voudrais, à mon tour, qu’il me fût permis de prendre sur ses bords. Je n’aurai pas le bonheur d’en subir le contact, une fois que vous vous en serez servi, puisque les rites sacrés s’y opposent ; mais, du moment qu’il aura touché votre