Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V1.djvu/66

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sainte personne, qu’il l’aura accompagnée aux processions, je suis convaincue que rien qu’un seul attouchement de cet objet dont vous êtes maintenant le légitime propriétaire aura le pouvoir d’opérer des miracles, de calmer la fureur des uns et l’impiété des autres.

« Puisse votre âme, mon révérend père, monter à Dieu comme le saint calice que je vous offre ; c’est-à-dire, le suivre dans son essor lorsque vous l’élèverez entre vos mains. Je souhaite qu’il soit vraiment pour vous une source d’eau jaillissante, une fontaine de grâce, une auge sacrée dans laquelle vous retremperez toujours, et sans cesse, votre existence terrestre, qui nous est si nécessaire, mon révérend.

« Je souhaite enfin que votre bouche s’approche, assoiffée d’ivresse, de l’orifice sacré, qu’elle y boive la sagesse qui dicte ses discours, l’abondance, la douceur et l’onction qui nous les font chérir. »

Le P. Loreau continuait sa lecture, en y apportant une telle conviction, qu’il ne