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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/26

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— Je dis que voici ma main, parce que vous êtes un brave et digne garçon, Jack, un bon sujet de Sa Majesté, qui ne vous faites pas le complice de semblables tortures. Je parlerai de vous à mon père.

— Mais, Mademoiselle, je suis perdu si Sa Seigneurie se doutait…

— Soyez tranquille, répliquai-je en reprenant toute ma dignité, soyez tranquille. Du moment où je lui aurai expliqué mes raisons, aucune disgrâce ne vous atteindra.

Jack salua très-bas, mais inquiet au fond, et comme il allait se retirer, j’ajoutai avec feu :

— Répétez à celles dont vous êtes un des gardiens, qu’elles ont une amie, un auxiliaire inconnu qui, au moment du danger, ne craindra pas d’agir. Allez, Jack, allez, et n’oubliez pas que je veux que vous fassiez ma commission.

Le domestique d’Ali s’inclina et sortit.

Je respirais, enfin ! Il ne s’agissait plus de précipiter des femmes dans le Bos-