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Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/64

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saient pas ; ils se saluèrent, mirent habits bas, et deux secondes après les épées s’engageaient. Au bout de sept à huit minutes, Marcel était grièvement blessé par M. d’Hauteroche, mais sans perdre un instant son sang-froid il s’approchait de son adversaire.

— Monsieur, lui dit-il, à présent que je vous ai satisfait, il m’est bien permis de réclamer de vous des explications au sujet de ce qui a causé notre duel ?

— Ce sujet est assez plausible, je crois, répéta le comte à voix basse ; je ne vois pas la nécessité de revenir sur ce thème. Vous vous êtes battu parce que vous saviez ne pouvoir me refuser satisfaction.

— Pardon, Monsieur, ma conduite en venant ici prouve que je suis un galant homme, puisque j’ai consenti à vous rendre raison d’une offense dont j’ignorais absolument la nature…

— Riez-vous ? interrompit M. d’Hauteroche. Vous ignorez la nature de l’of-