Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V3.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

au point que, d’un commun accord, elles se quittèrent vers dix heures et demie, sous le prétexte de prendre un peu de repos.

Juliette de Prévalais, aussitôt le déjeuner terminé, se fit indiquer par la femme de chambre de Gabrielle le chemin de la croix de Saint-Pacôme. Comme sa dévotion touchait à la superstition, elle voulait accomplir jusqu’au bout la prescription du curé.

Arrivée à l’endroit indiqué, elle déboutonna ses petites bottes de chevreau et ôta ses bas.

— Ce doit être assez difficile, songeait-elle en trébuchant à chaque pas, de marcher sur des cailloux ; la terre, passe encore ; mais les cailloux… enfin ! il le faut.

Au moment où elle allait s’avancer vers le monticule surmonté de la fameuse croix, quelle ne fut pas sa surprise de voir Louise, Mme d’Aurigny et Gabrielle déboucher chacune par une allée, regardant derrière elles si on ne les suivait pas !