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caroline

Peut-être Caroline elle-même se seroit-elle trahie ; mais elle commençoit à savoir garder un secret, et celui-là lui coûta moins que le précédent. Ni ses soins, ni l’argent ne furent épargnés. Elle y mettoit un zèle, une activité, qui en inspiroient à tous les ouvriers ; elle leur donnoit des idées ; elle travailloit elle-même aux dessins, et toujours elle étoit le matin la première à l’ouvrage. Le tout fut exécuté avec une promptitude étonnante, et, dans moins d’un mois, absolument achevé.

Dès que le pavillon fut prêt à recevoir son amie, elle la pressa de s’y rendre. « Maman, l’air de votre bosquet vous fera du bien ; il est si joli cette année ! — Je le crois, mon enfant ; mais je ne puis aller jusque-là. — Maman, je vous y porterai plutôt. » Enfin elle la pressa tant, que la chanoinesse, qui ne savoit pas lui résister, céda, s’y fit transporter dans son fauteuil, et fut bien récompensée de sa complaisance, lorsqu’elle vit ce nou-