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caroline

« Oh ! ce cher pavillon, disoit-elle en soupirant, je ne suis heureuse que là. Je ne résisterai jamais à l’envie d’y aller ; mais j’irai bien tard, bien tard, lorsque je serai bien sûre qu’on ne se promène plus. »

La journée lui avoit paru si longue, que, vers les quatre ou cinq heures de l’après-midi, elle se persuada qu’il étoit bien tard ; et elle alloit s’acheminer du côté du pavillon, lorsqu’elle entendit, dans la cour même du château, le pas d’un cheval qu’elle commençoit à connoître, et qui fit palpiter son cœur. Un instant après un laquais entre, annonce M. le baron de Lindorf. La chanoinesse s’étonne, se rappelle cependant d’avoir connu ce nom-là, ordonne qu’on fasse entrer, et bientôt le charmant inconnu du pavillon paroît avec toutes ses grâces.

Oh ! pauvre Caroline ! comme elle est émue ! comme elle se reproche mortellement de n’avoir pas parlé de lui à son amie ! Combien elle alloit avoir à