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de lichtfield.

rougir de sa dissimulation vis-à-vis de l’un et de l’autre ! Soit qu’il parle, soit qu’il se taise, elle redoute également son indiscrétion et son silence. Ce fut ce dernier parti que prit M. de Lindorf. Un regard jeté sur Caroline qui, tremblante, interdite, alternativement rouge et pâle, le saluoit en baissant les yeux d’un air confus, le mit au fait à l’instant. Il lui rendit son salut comme s’il la voyoit pour la première fois de sa vie ; et, s’adressant à madame de Rindaw, il se félicita d’avoir le bonheur d’être son voisin, en se reprochant d’avoir autant tardé à profiter de cet avantage.

La chanoinesse, qui ne connoissoit point ce charmant voisin, demanda des explications. Le vieux commandeur de l’ordre Teutonique avoit été malade aussi ; mais, moins heureux qu’elle, il étoit mort depuis peu, et M. le baron de Lindorf, son neveu et son héritier, étoit venu prendre possession de la terre et du château de Risberg, qui touchoit