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caroline

à la baronnie de Rindaw. Il avoit compté d’abord n’y rester que peu de temps ; mais ce pays lui plaisoit infiniment, et depuis deux jours il avoit pris la résolution d’y passer au moins toute la belle saison. Alors son premier désir avoit été de connoître ses aimables voisines, de leur présenter ses hommages, et de solliciter la permission de les renouveler quelquefois.

Tout cela fut dit en regardant souvent Caroline, qui, les yeux attachés sur son métier, travailloit ou gâtoit son ouvrage, et gardoit le plus profond silence. Mais, grâce à la bonne chanoinesse, la conversation ne tarissoit pas.

Ce furent d’abord des détails sur sa propre maladie ; ensuite des lamentations sur celle du commandeur, et sur sa mort qu’elle avoit ignorée. « Tenez, hier au soir encore, je le nommois à Caroline, qui s’informoit de mes voisins. » Ici le baron ne put s’empêcher de sourire à demi, et Caroline fut près