Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
139
de lichtfield.

de Rindaw, et me soumettre à l’arrêt tacite que vous avez prononcé contre moi ? Dois-je vous supplier de le révoquer ? J’attendrai vos ordres, et, je vous le jure, ils me seront sacrés. Mais serez-vous inexorable ? Et celui que votre respectable amie daigne honorer de sa protection, n’obtiendra-t-il pas, à ce titre, un pardon devenu nécessaire au bonheur de sa vie ? »

Caroline, en lisant cette lettre, éprouvoit un mélange de sentimens confus, opposés les uns aux autres, et presque indéfinissables ; d’abord la plus grande surprise de se trouver, sans s’en être doutée, une prudence aussi consommée ; ensuite cette espèce de honte d’un cœur honnête et vrai, qui reçoit une louange peu méritée ; puis la joie la plus pure de se voir encore estimée et respectée, troublée cependant par le chagrin de ce pauvre baron, et l’embarras de le faire cesser sans démentir l’opinion qu’il avoit d’elle.