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Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 1, 1815.djvu/166

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caroline

Tout cela se peignoit alternativement sur sa physionomie ; cependant le plaisir dominoit. Il lui sembloit qu’on avoit soulagé son cœur d’un poids énorme. Lorsqu’elle eut fini, elle auroit voulu presser le consolant écrit contre ses lèvres ; mais elle le posa sur le lit de sa maman, et saisissant une de ses mains, elle la couvroit de baisers et de larmes. La baronne reprit la lettre, la parcourut encore : elle en étoit tout enchantée. « Eh bien, quand je vous disois que ce jeune homme ne ressembloit point aux autres, avais-je tort ? J’ai vu cela tout de suite. Quelle tournure délicate il a donnée à votre silence ! Et votre embarras, qu’il prend pour de la colère ! est-ce qu’il y a rien de plus modeste et de plus honnête ? Un de vos fats de la cour auroit bien su interpréter votre conduite à son avantage ; mais ce Lindorf… En vérité il est charmant ; il faut le rassurer. Prenez une écritoire, mon enfant ; mettez-vous là, et écrivez. — Moi, maman, dit Caroline en rou-