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caroline

étoit devenu si sage, qu’il s’arrêtoit quelquefois une demi-heure entière sous cette croisée, qu’il apprit enfin à connoître, et devant laquelle il ne passa plus sans s’arrêter. Tous les après-dîners, le baron arrivoit de très-bonne heure à Rindaw, où souvent il étoit retenu à souper ; et toutes les soirées, lorsqu’il étoit parti, la chanoinesse, toujours plus enchantée de lui, en parloit avec enthousiasme : Caroline approuvoit modestement. Elles se séparoient en disant toutes deux qu’il étoit le plus aimable des hommes. Caroline s’endormoit en le répétant sans dessein, et sa bonne maman, en se confirmant dans ses projets d’une union que tout sembloit favoriser.

Et Lindorf… Lindorf aimoit avec une passion qu’il ne cherchoit plus à combattre, et que chaque jour augmentoit. Né avec la sensibilité la plus active, et les passion les plus vives, il n’étoit pas parvenu jusqu’à vingt-cinq ans sans connoître l’amour, ou sans