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core qu’au plaisir de l’avoir vu et à l’impatience de le revoir. Aucun autre objet ne se présentoit à son esprit. Absent ou présent, il étoit toujours avec elle ; et Lindorf et son amie étoient alors pour Caroline les seuls êtres de l’univers.

Cette imprudente amie ajoutoit encore, par son enthousiasme, au charme dont Caroline étoit environnée. Accoutumée dès son enfance à ne penser que d’après elle, à ne voir que par ses yeux, cela seul auroit suffi, peut-être, pour attacher Caroline à l’objet de la prédilection de la baronne ; et cette prédilection augmentoit chaque jour. Plusieurs fois, lorsqu’elle se trouva seule avec Lindorf, son secret lui échappa à demi. Elle lui fit entendre, même en termes assez clairs, qu’il ne tiendroit qu’à lui d’obtenir Caroline, et qu’elle le regardoit déjà comme un fils.

Ainsi l’heureux Lindorf, chéri d’une de ces femmes, adoré de l’autre, jouis-