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caroline

sant peut-être plus délicieusement que s’il eût été amant déclaré, se croyant sûr de son fait dès qu’il parleroit, attendoit sans trop d’impatience le moment où, dégagé des liens qui l’avoient retenu jusqu’alors, il seroit libre d’avouer ses sentimens à Caroline, et de lui offrir son cœur et sa main. Il travailloit cependant à l’accélérer, ce moment ; et depuis quelque temps, un peu plus d’agitation, quelques instans de tristesse, déceloient son inquiétude et ses craintes.

Un soir, en quittant Rindaw, il avertit ces dames qu’il craignoit de ne pas les revoir le lendemain ; il vouloit aller lui-même à la ville prochaine chercher des lettres importantes, qu’il attendoit avec impatience… Mais, ajouta-t-il d’un ton plus animé qu’à l’ordinaire, on voudra bien me permettre de venir après demain matin me dédommager de cette journée perdue. La chanoinesse l’invita pour le déjeuner ; Caroline l’accompagna jusqu’au jardin,