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de lichtfield.

et ils se séparèrent avec l’impatience d’être au surlendemain.

Cette journée du lendemain, la première, depuis plus de deux mois, qu’on avoit passée sans voir Lindorf, leur parut longue à toutes les deux. La bonne chanoinesse l’aimoit au point, que, sans son amitié pour Caroline, qui dominoit cependant toujours, il n’auroit, je pense, tenu qu’à lui de remplacer entièrement le chambellan dans son cœur ; elle assuroit du moins qu’il le lui rappeloit à chaque instant, tel qu’il étoit dans le temps de leurs amours. — « Mon père a donc bien changé ? disoit Caroline. — Hélas ! oui, mon enfant. Tel que tu le vois, il étoit charmant, et il m’aimoit à l’idolâtrie… Si ta mère n’avoit pas été aussi riche… jamais, j’en suis sûre, il ne m’auroit abandonnée. Mais ce cher chambellan étoit un peu trop ambitieux. — Ah ! pensa Caroline avec douleur, il n’a donc pas changé ; et sa pauvre fille aussi est la victime de cette